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mardi 20 janvier 2015

CHRONIQUE L'OBSERVATEUR - PAR SYLVAIN NEVEU

Saga St-Georges-de-Beauce et Laval :
Le vieux loup contre la jeunesse!

S’il fut un temps où les gestes du joueur et copropriétaire Éric Lajeunesse auraient été appuyés inconditionnellement sur les forums de hockey par des chauds partisans lavallois, force est de constater qu’il en est tout autre dans la nouvelle réalité de la LNAH. Les temps ont changé et la clientèle du Colisée s’est considérablement assagie avec le temps. Par ailleurs, plusieurs se questionnent à savoir d’où ce conflit entre les deux organisations a-t-il bien pu prendre naissance?

Une constante évolution

On en a vu des joutes de la LHJMQ et de la LNAH au Colisée de Laval depuis que le célèbre Jean Rougeau y a amené le National de la LHJMQ au début des années 70. De Mike Bossy à Denis Chalifoux , une pléiade de joueurs vedettes et de gros bras ont paradé dans cette enceinte de la rue Desnoyers.

Nous l’avons tous observé, le hockey est un sport soumis à de perpétuels changements. D’ailleurs, lorsque le jeune prodige de 15 ans, Mike Bossy a intégré les rangs du National, la visière était inexistante et la violence au hockey junior défrayait les manchettes sportives. Les fier-à-bras avaient pour mandat de sortir les joueurs vedettes dans l’autre camp et le légendaire Bossy n’y a pas échappé. Au fil du temps, les incidents se sont succédés. On n’a qu’à penser aux blessures sérieuses qui avaient causé des lésions et la paralysie à Benoît Plouffe, des Dynamos, en 1975, ainsi qu’à Dean Bergeron 12 ans plus tard, des Cataractes, deux ex-porte-couleurs de Shawinigan. Sans oublier David-Alexandre Beauregard qui a subi la perte d’un oeil en 1994.

Finalement, l’incident entourant la bagarre générale entre les Saguenéens de Chicoutimi et les Remparts de Patrick Roy, impliquant son fils Jonathan, un scandale qui s’est transporté jusqu’à l’Assemblée nationale pour finir en débat politique. Devant tous ces épisodes, la LHJMQ, qui atteindra bientôt ses 45 ans d’activités, n’a pas eu d’autres choix que de s’ajuster continuellement au fil des ans.

Se battre pour son identité

La LNAH n’y échappe pas. Ce circuit que l’on croyait à l’agonie il y a quelques années, s’est donné une autre chance en revoyant sa structure. « Tant qu’à éteindre les lumières, aussi bien tenter de faire le ménage une dernière fois », se disait-on.  La direction de la ligue, avec les Godin, Dorais, Rousseau et Chandik en tête, tous des passionnés, en est une qui a bien connu l’ancienne époque et force est de constater qu’elle s’est blindée en règlements pour faire face à ceux qui veulent dorénavant modifier les limites de la nouvelle identité qu’elle s’est donnée. Pas de doute, les derniers débordements survenus à Laval serviront éventuellement de jurisprudence aux futurs contrevenants de cette ligue où les bagarres, effectuées avec les règles que l’on connaît, sont dites assumées.

Conflit de personnalité et de génération

Il n’y a pas de fumée sans feu et à l’aube de ses 70 ans, l’expérimenté Léo-Guy Morissette, l’un des architectes des bonnes années du Titan au Colisée, celui-là même qui, en compagnie de son frère Georges, avait repêché Denis « le chat » Chalifoux en juin 1987, a du bagage d’expérience derrière la cravate. D’ailleurs, Raymond Bolduc, ex-directeur-gérant des Remparts et ex-préfet de discipline de la LHJMQ ne l’avait-il pas qualifié d’hypnotiseur lorsque le grand manitou du Cool FM était au poste de commande du Titan d’Acadie-Bathurst, à l’ère des Luongo, Beauchemin et Mathieu Benoît?

Mais quelle idée pouvait-il bien avoir en tête lorsqu’il a réclamé l’attaquant de 37 ans et copropriétaire des Prédateurs, Éric Lajeunesse, dont le nom fut soumis brièvement au ballotage au début de décembre dernier? Bien sûr, les règles le lui permettaient et c’était son droit légitime. Mais entre nous, Lajeunesse aurait-il fait du Cool Fm une meilleure formation? De plus, on nous parle de confrérie entre propriétaires, alors avec tous les moyens de communication existentiels, était-ce si pénible de prendre contact avec son homologue? On spécule, mais à première vue cela ressemble en tout point à une leçon d’humilité face à une organisation beaucoup plus jeune et moins expérimentée.

Or, cela n’excuse en rien les gestes commis avec préméditation le 11 janvier dernier lors de la période de réchauffement. Une action qui n’a pas semblé rassembler son propre monde en ce dernier quart de saison régulière. D’autant plus qu’au cours des deux dernières campagnes, les nouvelles règles anti-débordements de la LNAH ont tapissé les pages sportives des médias.

Sanctions

Suite aux incidents, le couperet est tombé sur la tête de quelques administrateurs lavallois. Éric Lajeunesse et le directeur-gérant, Lucien Paquette, écopent de sévères suspensions allant jusqu’à la saison estivale 2017. Tant qu’à Dannick Lessard, je me réjouis de la réduction de sa pénalité qui prendra fin dans cinq joutes car c’est celui qui semble le mieux gérer ses émotions dans ce groupe. Il mettra cette mauvaise expérience dans son porte-folio et cela lui servira pour des années à venir.

Tant qu’à Léo-Guy Morissette, ce dernier a démontré qu’il avait du vécu et de la prestance. Il n’a pas hésité à faire pression en avisant la direction de la ligue qu’il cessait temporairement les activités du Cool FM jusqu’à ce que le verdict tombe. En somme, on ne peut nier que l’expérience a eu raison de la jeunesse dans ce dossier!

Sylvain Neveu

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PAR SYLVAIN NEVEU

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