Trois-Rivières
: la dernière « grande ville »
de la LNAH?
jeudi 15 février 2018
Vendredi 9 février, Je me
préparais à prendre la route en
direction de la Mauricie avec
les collègues Samuel et Marcel.
Un jeune partisan passionné
devenu relationniste et un doyen
ayant tout vu et comptabilisé de
cette ligue depuis 1998.
Pendant que Marcel illustrait
en chiffres les exploits des
Mario Roberge, Fréderic Vermette
et Guy Moore, Samuel lui, fêtait
son premier anniversaire de
naissance! Il n'a pu assister
aux débuts frénétiques du Garaga
de Saint-Georges, l'ancêtre du
COOL FM. Jamais il n'a eu à
dépenser dans les trois chiffres
pour entrer à l'aréna comme
l'ont fait certains qui
voulaient, à la dernière minute,
assister au match ultime entre
les Dragons et le Garaga.
La demande était si grande à
l’époque que la ‘’petite’’
équipe semi pro décida même
d'investir de sa poche plus de
400 000$ pour l'agrandissement
de l'aréna! Puis, les Coupes
Bolton, les Coupes Allan, le
match des étoiles devant un
aréna rempli, le voyage en Asie
pour la Coupe Nagano, la
première Coupe Futura à guichets
fermés (...) la liste de
souvenirs pourrait s’éterniser…
Excès de nostalgie? Peut-être.
Mais à quelques heures de ce qui
pourrait être ma dernière
description à Trois-Rivières, je
ne peux m'empêcher de penser à
tous ces souvenirs.
Exit Trois-Rivières
La ville en poésie a beaucoup
fait parler d'elle dans la LNAH
au cours des dernières années
mais pas toujours pour les
bonnes raisons. Bien que
présente depuis belle lurette,
la ville de plus de 137 000
habitants a évolué sous noms
différents depuis 2004. Il y a
eu d'abord les Vikings qui ont
fait place au Caron&Guay puis au
Blizzard Cloutier Nord-Sud. En
2016, le Blizzard Cloutier
Nord-Sud est devenu le Blizzard,
puis l'an dernier, le Blizzard a
été remplacé par les Draveurs.
Les changements de noms, de
couleurs et de commanditaires ne
sont cependant pas ce qui fait
le plus jaser depuis quelques
saisons mais plutôt les
assistantes. Selon les chiffres
officiels de la ligue (
http://gsh-mako.com/data/lnah/fichiers/compilation
assistance2017.pdf ),
les Marquis ont attiré plus de
34 000 spectateurs lors de la
dernière saison alors que la
petite ville de St-Georges en a
accueilli un peu plus de 25 000.
De son côté, la formation
trifluvienne n'a vu que 13 761
mordus franchir ses guichets, un
triste record dans l'histoire de
la franchise. Comment cette
municipalité faisant partie des
dix plus populeuses de la
province a-t-elle pu en arriver
là ?
Villes VS Régions
Le but de cet article n'est pas
de pointer des coupables ou
d'identifier les causes de cette
débandade. La mise en situation
ci-haut se veut plutôt un
prétexte pour démontrer la
différence entre les marchés
urbains et ruraux.
Historiquement, le hockey
senior a toujours eu une place
importante en région. Les
rivalités et les esprits de
clocher animaient les arénas et
les centres sportifs des quatre
coins de la province. Ces
rivalités et ces esprits de
clocher qui n'existent plus dans
les métropoles aujourd'hui
semblent en perte de vitesse a
plusieurs endroits. Même la
rivalité junior qui unissait
Québec et Chicoutimi à l'époque
de Patrick Roy et Richard Martel
a fini par s’essouffler…
Quoi faire?
La société change, c’est vrai.
Le hockey change beaucoup lui
aussi depuis que les
politiciens, bien-pensants et
médias de masse s'en sont mêlés,
c’est vrai. Personnellement, je
n'ai pas la prétention d'avoir
les solutions au déclin de cet
empire NORD-AMÉRICAIN. Mais tant
qu'à parler pour parler, ça rime
à quoi aujourd'hui cette
appellation ''Ligue
NORD-AMÉRICAINE de hockey''? Si
des communautés plus urbaines
comme Sherbrooke, Montréal,
Gatineau et maintenant
Trois-Rivières ne veulent pas du
produit, pourquoi viser tout le
continent?
Le hockey senior a connu de
grosses années à l'époque où
l'argent y était davantage
blanchi. Aujourd'hui,
pratiquement tous les bilans
financiers s’écrivent à l'encre
rouge. L'avenir de cette ligue
doit-il être noir pour autant?
L'heure est-elle au retour des
marchés ruraux plus colorés? Le
temps saura nous le dire bien
avant que mon ami Samuel ne
devienne le prochain Marcel du
circuit. |